La SCPI : une alternative aux fonds en euros face à la montée des taux d’intérêts ?

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Dans un contexte où les taux d’intérêts augmentent et avoisinent désormais les 4%, les investisseurs cherchent de nouvelles solutions pour diversifier leur portefeuille et améliorer leur rendement. Parmi ces alternatives, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) attirent de plus en plus l’attention. Alors, la SCPI est-elle une option intéressante pour les épargnants en quête de performance face aux fonds en euros traditionnels ? Tentons de répondre à cette question en étudiant les avantages et les inconvénients de ce type d’investissement.

Sommaire

Les SCPI : fonctionnement et rendement potentiel

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Une SCPI est une société d’investissement qui permet à ses associés d’acquérir des parts d’un portefeuille immobilier composé principalement de biens locatifs. Ceux-ci sont gérés par la société de gestion, qui se charge de la location, de l’entretien et de la valorisation des actifs. En contrepartie de cette gestion, les associés perçoivent des revenus locatifs proportionnels à leur participation. Ces revenus sont généralement supérieurs à ceux générés par les fonds en euros, surtout dans un contexte de taux d’intérêts en hausse.

Sensibilité des fonds en euros aux taux d’intérêt

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Les fonds en euros investissent principalement dans des obligations d’État, qui sont des titres de dette émis par les gouvernements pour financer leurs dépenses. Le rendement de ces obligations est directement lié aux taux d’intérêt : lorsque les taux augmentent, la valeur des obligations diminue et inversement.

Prenons un exemple chiffré pour illustrer cette sensibilité. Imaginons un fonds en euros qui détient une obligation d’État française avec un taux fixe de 2% et une maturité de 10 ans. À l’émission, l’obligation a une valeur nominale de 1 000 €. Si les taux d’intérêt augmentent et passent de 2% à 4%, la valeur de cette obligation sur le marché secondaire va diminuer pour refléter le nouveau niveau des taux d’intérêt.

Dans ce cas, la valeur de l’obligation pourrait baisser à environ 800 € (ce chiffre est donné à titre indicatif et peut varier en fonction de divers facteurs). Ainsi, le détenteur de l’obligation subit une perte en capital de 200 €, soit 20%. Le rendement du fonds en euros, qui dépend en grande partie de la valorisation de ses actifs, est donc impacté négativement par la hausse des taux d’intérêt.

À l’inverse, si les taux d’intérêt baissent et passent de 2% à 1%, la valeur de l’obligation sur le marché secondaire va augmenter pour s’ajuster au nouveau niveau des taux. Dans cet exemple, la valeur de l’obligation pourrait monter à environ 1 200 €, générant un gain en capital de 200 €, soit 20%. Le rendement du fonds en euros serait alors positivement impacté par la baisse des taux d’intérêt.

Soulignons que les fonds en euros offrent une garantie de capital, ce qui signifie que l’épargnant récupérera au minimum la somme investie à l’échéance du contrat. Toutefois, cette garantie ne s’applique pas aux gains ou pertes latentes liées à la variation de la valeur des actifs détenus par le fonds. Ainsi, la sensibilité des fonds en euros aux taux d’intérêt peut affecter leur performance globale et constitue un facteur de risque pour les investisseurs.

Avantages fiscaux des SCPI : quelques exemples chiffrés

Les SCPI offrent plusieurs avantages fiscaux aux investisseurs. Illustrons ces avantages à travers des exemples chiffrés.

Déductions sur les revenus fonciers

Prenons l’exemple d’un investisseur qui détient qui réalise un placement scpi générant 10 000 € de revenus locatifs annuels. Supposons que cet investisseur a contracté un emprunt pour acquérir ces parts, avec des intérêts annuels de 3 000 €. Il peut déduire ces intérêts de ses revenus fonciers, ce qui réduit son revenu imposable à 7 000 €. De plus, les charges de copropriété, les frais de gestion et les travaux d’entretien peuvent également être déduits, réduisant encore davantage l’assiette imposable.

Investissement dans une SCPI via un contrat d’assurance-vie

Investir dans une SCPI au travers d’un contrat d’assurance-vie permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse sur les plus-values et les revenus. Prenons l’exemple d’un investisseur qui souscrit à un contrat d’assurance-vie et y loge des parts de SCPI. Les revenus générés par ces parts seront soumis à la fiscalité de l’assurance-vie, plutôt qu’à l’impôt sur le revenu.

Après 8 ans de détention du contrat d’assurance-vie, les intérêts générés bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple. Au-delà de cet abattement, les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8% (auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2%, soit un taux global de 30%). Ce taux est généralement plus avantageux que l’imposition sur le revenu foncier, surtout pour les contribuables situés dans les tranches marginales d’imposition élevées.

Exemple d’optimisation fiscale

Prenons l’exemple d’un investisseur disposant de 100 000 € à investir. Il choisit d’investir dans des parts de SCPI et de les loger dans un contrat d’assurance-vie. Après 8 ans, supposons que les parts de SCPI ont généré 40 000 € de revenus et que la valeur des parts a augmenté de 20 000 €.

En utilisant l’abattement annuel de 4 600 €, l’investisseur n’aura à payer l’impôt que sur 1 800 € (40 000 € – 4 600 € * 8 = 1 800 €) de revenus. Au taux global de 30%, l’impôt sur les revenus s’élève à 540 €.

Concernant les plus-values, si l’investisseur décide de revendre ses parts après 8 ans, il bénéficiera d’un abattement de 65% sur les plus-values réalisées. Dans cet exemple, l’abattement s’élève à 13 000 € (20 000 € * 65%). Les plus-values imposables sont donc de 7 000 € (20 000 € – 13 000 €). Au taux global de 30%, l’impôt sur les plus-values s’élève à 2 100 €.

En résumé, grâce à la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie, l’investisseur paie un total de 2 640 € d’impôts (540 € + 2 100 €) sur les revenus et les plus-values générés par ses parts de SCPI. Si ces mêmes revenus et plus-values avaient été soumis à l’impôt sur le revenu foncier et aux prélèvements sociaux sans abattement, la facture fiscale aurait été nettement plus élevée, surtout pour un contribuable situé dans une tranche marginale d’imposition élevée.

NB: à noter que les exemples chiffrés présentés ici sont simplifiés et ne prennent pas en compte l’ensemble des paramètres fiscaux et des frais liés à l’investissement en SCPI et en assurance-vie. Néanmoins, ils illustrent les avantages fiscaux potentiels offerts par les SCPI, en particulier lorsqu’elles sont combinées avec un contrat d’assurance-vie.

Inconvénients des SCPI : absence de garantie et liquidité

Malgré ces atouts, les SCPI présentent également des inconvénients. Tout d’abord, elles ne garantissent pas le capital investi, contrairement aux fonds en euros. La valeur des parts de SCPI peut varier à la hausse comme à la baisse, en fonction de la valorisation du patrimoine immobilier et des conditions de marché. Les SCPI sont aussi des investissements moins liquides que les fonds en euros. La revente des parts peut s’avérer plus difficile et prendre plus de temps, en particulier dans des conditions de marché défavorables.

Les revenus locatifs : facteurs de risque

Il est important de noter que les revenus locatifs issus des SCPI ne sont pas garantis. Ils dépendent de la qualité des locataires, du taux d’occupation des biens, des conditions économiques et du marché locatif. Il est donc crucial de sélectionner une SCPI ayant fait ses preuves en termes de gestion et de performance, et d’étudier attentivement les caractéristiques de son patrimoine immobilier.

En bref : La SCPI, une alternative à considérer

En définitive, les SCPI apparaissent comme une alternative intéressante aux fonds en euros pour les investisseurs en quête de rendement, notamment dans un contexte de taux d’intérêts en hausse. Elles offrent un potentiel de rendement supérieur, des avantages fiscaux et une diversification du portefeuille d’investissement. Toutefois, il est essentiel de prendre en compte les risques associés, tels que l’absence de garantie de capital, la liquidité limitée et les incertitudes liées aux revenus locatifs.

Il est donc recommandé aux épargnants d’analyser soigneusement les caractéristiques de la SCPI qu’ils envisagent d’investir, de se renseigner sur la qualité de la gestion et du patrimoine immobilier, et de veiller à diversifier leurs placements pour limiter les risques. Dans ce contexte, les SCPI peuvent constituer une option pertinente pour compléter un portefeuille d’investissement et améliorer son rendement global.

 

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Thierry
Ancien responsable d'unité d'un back-office au siège d'une banque, j'ai décidé de consacré une partie de ma retraite à informer toute personne à la recherche d'information dans le cadre de la gestion de son argent.